mercredi 23 mai 2007

Bande de veaux

La culture c'est comme la confiture, pour attirer les gens à elle, il faut la sucrer! (Ça, c'est une accroche de malade!)
En gros 'faut bien enrober le truc pour que la populace n'y voit que du feu et qu'elle se cultive malgré elle!
Ouais, je sais- c'est pas bien mais ça marche... La preuve - les principes d'éducations et les dilemmes alphabétiques en 1947 ont passionné les foules! Je récidive donc pour vous parler de culture... ou plutôt d'étude éthnologique (non restez, ça va être marrant), mais on va essayer d'être un peu moins chiant et moralisateur que ne le veut la tradition française!

Je précise en avant propos que le politiquement correct est banni de cette note!

L'action se situe à Abidjan (pour ceux qui ont du mal avec la géographie z'avez gougueule mape - je vais non plus pas tout faire à votre place!) chez ma tante qui y a véçu pendant plus de 25 ans.

Ma tante avait décidé d'inviter à dîner, mes parents et quelques amis expat, donc tous blancs (ce détail a de l'importance pour la suite de l'histoire!) et quand ma tante reçoit c'est pas pour vous filer des petits four Picard (quoique à Abidjan, il y a 15 ans, Picard était dans les choux!) et de la purée Mousseline!
Pour cette haute réception mondaine, elle est prise de la lubie de nous faire une tête de veau entière à dîner (ou ce n'était peut-être que l'entrée, je sais plus, j'étais jeune et peu intéressée par ce genre de détails!)

Why not...
Faut croire qu'on était dans le trip "on est loin de notre beau pays, on va s'en souvenir grâce à l'art culinaire". C'est une manie répandue chez les expats de se rappeler de leur pays en se baffant dans les dîners mondains et dans les réceptions de l'ambassadeur!

Avant le dîner, ma tante fait un tour en cuisine pour donner les dernières instructions au boy (boy est le terme utilisé en Afrique pour désigner le personnel -masculin- de maison donc venez pas me faire chier avec des réflexions du genre -bouh bande de vilains colonisateurs!), et elle précise "Quand tu apportera la tête de veau, n'oublie pas de mettre le persil dans le nez"

Arrive le moment fatidique du dîner et la tête de veau est annoncé:
Le boy rentre nonchalament dans la salle à manger portant la tête de veux qui trône sur un plateau avec le persil.... dans son nez (... pour ceux qui sont un peu mou du bulbe, le persil était censé être dans le nez du veau!)

Stupeur dans l'assitance, ma tante est au bord de l'apoplexie, son dîner est ruiné!!

S'en suit un fou rire confinant à l'hystérie avec le boy au milieu de la salle complètement imperturbable, ne s'émouvant pas de voir la tablée au bord de l'infarctus!

C'est à ce moment que commence notre petite étude ethno-culturelle: Pourquoi le boy -un Ivorien- a-il mis le persil dans son nez?

a) il est bête à manger du foin
b) il n'a rien compris à ce que ma tante lui a expliqué
c) il déteste ma tante qui l'exploite et à décider de lui gâcher son dîner
d) il trouvait ça marrant
e) il n'a pas réfléchi et il s'en fou
f) il est raciste
g) il est Ivorien

Voilà, j'attends vos observations... constructives, humoristiques, curieuses... mais tout commentaire vindicatif, agressif, con et raciste sera impitoyablement détruit :)

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Peut-être qu'en fait ta tante a mal articulé, qu'il a pas bien compris et qu'il a pas osé demander de répéter? Ou alors c'est un coup monté de quelqu'un qui était jaloux des réceptions de ta tante? Ou ptête juste qu'il voulait se marrer... Il lui est arrivé quoi ensuite au boy? Ta tante l'a pas mal pris?

Sarita a dit…

J'avoue que je ne me souviens pas de la réaction de ma tante ensuite... mais bon en même temps, elle prend tout mal donc c'est pas critère :)

Sinon, pour trouver une réponse (car il n'y a rien figer)... il faut d'abord se mettre à sa place... face à un coutume complètement étrang(ère?)...

lili est insolente a dit…

Moi aussi j'aurais fait pareil, je suis d'humeur très jouasse lors des diners mondains ...

Anonyme a dit…

ben, c'est logique: le boy est ivorien, il n'a jamais mangé de tête de veau (et il a bien raison! erk!), et ne sais pas comment ça se présente.
Ta tante lui dit: "n'oublie pas de mettre le persil dans le nez"
Déjà, on dit pas un NEZ de veau, on dit un museau.
Ensuite elle n'a pas dit dans le NEZ DU VEAU, elle a juste dit dans le nez.
Il a du se dire: "Dans le nez??!! Pff, mais quelle bandes de cons ces français... savent vraiment plus quoi inventer... Enfin, si ça leur plait comme ça..." et hop, le persil dans le nez du boy. Rien d'aberrant à cela!

Anonyme a dit…

C'est marrant, je la connaissais cette histoire!!! ( de mes grands-parents qui y ont véçu la-bas pendant 30 ans).
Moi je suis du même avis que polysemie.

Mathilde a dit…

Heu alors pour varier un peu les plaisirs (même si l'explication de polysemie me semble tout à fait valable), j'aurais tendance à répondre Obiwan Kenoby...
Désolée. Oui oui, je sais, la sortie c'est par là --> !

Anonyme a dit…

Le pauvre il a pas du comprendre ce que ta tante voulait dire par mettre dans le nez le percils, il a cru bien faire :D

Il a du se demander aussi pourquoi on lui demander de mettre ca dans son nez :D il a du croire que l'on apporter la tête de veau comme çà! en France mdr! ila du se dire ils sont barge ces Français

je suis aussi du même avis que polysemie :)

Raikanero a dit…

au sujet du proverbe c'est pas plutôt :

La culture c'est comme la confiture moins tu en as plus tu l'étales...

Sarita a dit…

Effectivement,c'est tout l'intérêt de cette anecdocte: c'est juste montrer le gouffre culturel qui peut exister. Mon père a souvent raconté cette anecdote à ses étudiants (en éthno) pour leur montrer à quel point cela peut être vite repris de manière raciste(genre c'est un noir, il comprend vraiment rien!) mais à quel point cela prouve le contraire...

Juste la profonde incompréhention de la "culture blanche", voir du mépris sur une culture abérante pour eux. Cela peut aussi être considéré comme du racisme: Les blancs prennent les noirs pour des "peu cultivé" qui dansent avec des plumes au cul... les noirs prennent des blancs pour des "peu cultivé" aux moeurs grotesques...

C'est d'ailleur exactement ce qui ressorait des paroles du boy après l'incident: du mépris

De l'incompréhention né le mépris et donc le racisme...

Allez promis je reprend mes billets futils!

Sarita a dit…

@Raikanero
Je ne cite pas de proverbe, j'exprime ma propre pensée :)

Mondemo a dit…

Yes tout comme polysemie, je pense que le pauvre boy a appliqué a la lettre les instructions qu'il avaient comprises ...
J'imagine le pauvre homme, un 10eme de ce qui a pu passer dans sa tete a ce moment là :o(

Arnaud LEON a dit…

Mais personne ne vas se dire qu'avoir du persil dans le nez ca doit pas être super agreable ?!
Je sais que c'est sensé faire reflechir sur le racisme et sur les differences culturelles mais il a beau être un "boy" il reste humain avec les mêmes problèmes que vous et moi.