mercredi 29 août 2007

Mon cartable

Je dors, je suis dans la brume du matin... c'est étrange tout paraît cotonneux. Je suis très loin, j'entends des bruits indistincts, un brouhahas de voix...C'est inhabituel, je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe...

Je dors...

En fait, je suis en train de me réveiller...

Il y a quelque chose de froid sous ma joue...

J'essaye de bouger, je n'y arrive pas... en fait je ne dors pas, mon cerveau m'indique que je me suis déjà réveillée ce matin...

Et la douleur arrive, une douleur qui me déchire. J'en ai le souffle coupé, cela me transperce, me broie...

Alors je fait la seule chose que mon cerveau m'ordonne... je hurle,

Je pleure, le béton est très froid, je sanglote, je ne comprend pas les questions que l'on me pose... non je ne sais plus où j'habite, non je ne connais plus mon prénom, j'ai trop mal pour ça. Je supplie qu'on me retourne, je n'en peux plus de sentir le macadam sur mon visage...
Je ne peux plus différencier mes bras, mes jambes, c'est une souffrance totale. On me préviens, on va me retourner mais en fait, c'est pire...

Gros noir...

Je suis dans l'ambulance, quelqu'un me sert le main, il me dit que je peux la serrer fort. Je ne le sais pas encore, mais on me dira plus tard que c'est un tout jeune pompier, sa première intervention...
Je ne peux pas bouger, je ne peux voir que le plafond. Il m'explique qu'on est en train de découpé mon pantalon et ma veste mais que tout va bien mes parents sont prévenus.

Black out

On me sort de l'ambulance, je passe devant mes parents, ma mère a pleuré. Je suis aux Urgences mais je suis complètement choutée. On va m'opérer dans l'après-midi...

Une infirmière passe et m'explique qu'il va falloir que je sois une petite fille courageuse.

Courageuse pour mes cauchemars de toutes mes nuits d'hôpital, pour mes trois futures opérations de la jambe, pour les broches dans mon fémur, pour le plâtre de mon bras, pour le mois où je ne pourrais pas bouger de mon lit, pour les semaines de rééducation où je vais haïr mon kiné, pour tous les mois perdus où je vais devoir arrêter la danse, pour le fait qu'il me faudra un an pour pouvoir remonter sur mes pointes et où je pourrais de nouveau faire une (belle) arabesque...

Mais je ne me plains pas car des mois plus tard lorsque j'ai lu le rapport de police et que j'ai vu le schéma de l'accident de voiture... j'ai découvert que j'avais été sauvée par mon cartable qui avait accroché le part-choc de la voiture et m'avait projeté sur le capot et m'avait permis de ne pas passer sous les roues de la voiture.

Et dire que ce matin là je ne voulais pas prendre mon cartable car c'était pas à la mode, je voulais que ma mère me laisse prendre une sacoche, un truc plus in quoi...

Toujours écouter sa mère :)

Avec mes cousines, Noël 1993 où je n'ai pas pu bouger de la méridienne...


17 commentaires:

Anonyme a dit…

Hé ben ! Sacré histoire. J'aurais bien quelques blagues pas drôles, mais pour une fois je ne les sortirai pas. T'avais quel age ?

Anonyme a dit…

Y aurait-il donc une raison officieuse pour laquelle les designers de cartables s'échinent à faire des cartables 3 fois la taille de l'enfant? Airbag arrière de série.

Je suis pour la réhabilitation du cartable dans les facs! ahah. Heureux quand même que tu aies survécu, hein!

Unknown a dit…

he bien t'en as eu de la chance ! une histoire qui commence mal et finit bien....

Anonyme a dit…

Pareil que Charly, quelques blagues pouraves en réserve qui y resteront pour aujourd'hui.

N'empêche, le cartable c'est la vie.

Anonyme a dit…

Moi aussi je garde mes blagues pas drôles pour moi.

Quoique j'en ai une avec un jeune pompier ... bon non je m'abstiens !

Raikanero a dit…

Bonjour
Bah vais revenir plus tard pour le Taggue alors :(

Anonyme a dit…

Quelle histoire!

Babycakes a dit…

Dis tu pourrais pas mettre un panneau indicateur
"Attention âmes sensibles, z'êtes prévenues je ne prends pas les réclamations".

Brrr... froid dans le dos. Et souvenir d'un autre accident de voiture et ses conséquences heureuses et malheureuses aussi.

C'est mignon le pompier à la première intervention. Il se souviendra toujours de toi lui!

Oscar a dit…

Une simple seconde et tout bascule ... Cela fait réfléchir à la valeur de la vie ... après.

Je l'ai échappé de justesse cet hiver, le 24 janvier dernier.

Alors, bon c'est pas toujours simple ...

lili est insolente a dit…

très impressionnant : j'ai la chair de poule

Anonyme a dit…

Voilà. C'est EXACTEMENT pour ça que j'ai toujours un cartable ! Je savais bien qu'il y avait une raison importante.
Tu crois qu'il faudrait que je le porte sur le dos aussi ?...

Anonyme a dit…

ça fait froid dans le dos.
Et ça me rappelle un très mauvais souvenir, moins grave mais quand même ...

Anonyme a dit…

oula il n'y a pas que de belles choses dans ce cartable de souvenirs...

Jerry OX a dit…

et bien !!! tu es de plus en plus surprenante chère Sarita !! cette fois tu changes (je trouve ) complètement le ton de ta narration après reste à savoir s'il s'agit de fiction ou de réalité ...mystère ?

Anonyme a dit…

et il s'agit d'un photo montage !
Allons JP !!!

Jojo Lapin Le Roi des Malins a dit…

Puisque pertsonne n'ose dire une connerie, je m'en charge.

Moi aussi, je suis resté bloqué au méridien (l'hotel) pendant un paquet de jours. Y'avait grève des navions.
Ok je sors...

Anonyme a dit…

(Rhooo, Jojo !)
Et dans tes cousines, il y a la jeune mariée aussi ?